Pour un avenir sans violence...
Il est d’usage, pour marquer la nouvelle année, de transmettre nos vœux de bonheur, de réussite, de santé… aux parent.e.s, ami.e.s, collègues, collaboratrices.teurs… Malgré les meilleures intentions du monde, malgré la sincérité des souhaits formulés, ceux-ci n’ont pas le pouvoir d’influencer le cours des choses. Alors qu’est-ce qui peut faire une différence? Et que souhaiter aux femmes marquées par les violences conjugales? Allons-y d’un court récit, riche d’enseignements :
“Il y a des années, un étudiant a demandé à l’anthropologue Margaret Mead ce qu’elle pensait être le premier signe de civilisation dans une culture.
L’étudiant s’attendait à ce que Mead parle d’hameçons, de casseroles en terre cuite ou de moulins en pierre. Mais ce ne fut pas le cas.
Mead dit que le premier signe de civilisation dans une culture ancienne était un fémur cassé puis guéri.
Elle a expliqué que dans le règne animal, si tu te casses la jambe, tu meurs. Tu ne peux pas fuir le danger, aller à la rivière boire ou chercher de la nourriture. C’est n’être plus que chair pour bêtes prédatrices. Aucun animal ne survit à une jambe cassée assez longtemps pour que l’os guérisse.
Un fémur cassé qui est guéri est la preuve que quelqu’un.e a pris le temps d’être avec celui ou celle qui est tombé.e, a bandé sa blessure, l’a emmené.e dans un endroit sûr et l’a aidé.e à se remettre.
Mead a répondu qu’aider quelqu’un.e d’autre dans les difficultés est le point où la civilisation commence”.1
Prendre le temps d’être avec celle qui subit des violences, c’est demeurer présent.e dans sa vie et ainsi éviter qu’elle ne se retrouve isolée et encore plus vulnérable à l’emprise de son conjoint. Panser ses blessures, c’est faire preuve de vigilance quant aux tentatives de l’agresseur d’influencer négativement votre perception de la femme, c’est aider la femme à voir plus clair dans la situation, c’est respecter son rythme et ses choix, c’est lui affirmer qu’elle n’est pas responsable des comportements de son conjoint, c’est l’assurer de votre soutien. L’amener dans un endroit sûr, c’est l’informer quant aux services disponibles, l’y référer, faire le premier contact avec elle, l’y accompagner. Les maisons d’aide et d’hébergement constituent les services de première ligne en violences conjugales, le lieu sûr où les femmes reçoivent l’aide pour se remettre.
Il y a une maison d’aide et d’hébergement près de chez vous! Pour de l’information, pour de l’aide ou pour de l’hébergement, 1 800 363-9010, 24 h /24, 7 jours/7. Les services sont gratuits, confidentiels et sécuritaires.
Monic Caron, pour L’Alliance GÎM